Flemme de titre + flemme de code bref ça se voit que ça fait longtemps j'ai pas fait ça [Colombe & Alexei & prochainement Cassis]

Aujourd'hui Alexeï a décidé que c'était sa journée. Il avait décidé de sortir et de prendre du bon temps pour lui même. Il s'était soigneusement préparé, comme à chaque fois qu'il sortait, prenant soin de choisir une bonne tenue et d'avoir une belle apparence. Il aimait ça après tout. Il coiffa ses longs cheveux blonds et les assembla en sa tresse habituelle. Il partit chercher une veste dans le placard, attrapa ses clefs et sa sacoche, puis il se jeta un dernier coup d’œil dans le miroir avant de se diriger vers la porte d'entrée. Il s'arrêta avant de saisir la poignet se demandant si il ne ferait pas mieux d'écrire un mot à son père avant de sortir puis il se dit qu'il lui enverra bien un sms si ce dernier s'inquiétait.

A 22 ans Alexeï vivait encore avec son père. Mais ça ne le dérangeait pas. Contrairement à tout ces jeunes qui faisaient tout leur possible pour quitter le nid familial le plus vite possible, lui était content d'être toujours avec son père. Il aimait Nikolaï et surtout il ne voulait pas laisser son père tout seul.

Il était finalement dehors et commença sa journée détente. Il n'avait pas vraiment quelque chose de prévu mais il aimait de temps en temps prendre une journée pour lui tout seul ou il sortait et faisait les magasins à sa guise.


Ça faisait déjà quelques heures qu'il flânait à droite à gauche sans n'avoir rien trouvé de particulier. Il s'est dit qu'il allait faire une dernière boutique avant de rentrer chez lui. Il gardait toujours Lush pour la fin. C'était une de ses boutiques préférées, les gens là bas était toujours gentil et il était presque sur de repartir avec quelque chose, puis les produits étaient de bonne qualité.

Il était d'ailleurs devant deux produits sur lequel il hésitait. Des masques pour les cheveux. Devait-il prendre celui qui réparait et nourrissait ou bien celui pour cheveux clairs. Peut être qu'il devrait demander conseil mais il n'aimait pas vraiment aborder les gens et leur parler. Il se mordit la lèvre nerveusement. Il n'eut pas trop le temps de réfléchir et de se décider qu'on l'aborda.

Il regarda le jeune homme -le magnifique jeune homme même- avec surprise, reculant un peu, ses yeux s'écarquillant légèrement. Il avait un débit de parole effrayant, il se sentait déjà dépassé.

« Euh. » Très pertinent Alexeï merci de l'intervention. Il rougit faiblement d'embarras. Il ne savait jamais comment réagir dans ces moments là. Il enviait les personnes qui pouvaient balancer un je ne fais que regarder merci sans sourciller pour recaler les vendeurs envahisseurs et juste recaler les envahisseurs tout court parce qu'il avait beau chercher un badge ou un signe distinctif que l'homme qui lui parlait faisait parti du magasin il n'en trouvait pas. Alors pourquoi il lui parlait gémit intérieur Alex.

« Je...Je ne voudrai pas vous déranger. » Le jeune homme semblait plus jeune que lui mais rien que s'imaginer le tutoyer le faisait trembler d'effroi. Il prit une respiration discrète et tenta de s'encourager. Tu peux le faire Alex, vas y ! Papa sera fier de toi ! « Euh... mais...avec plaisir... je suppose ? » En montrant du doigt les masques.

… Bref il était censé refuser.

« Déranger ? Déranger ! Mais voyons où ça ? Mais voyons qui donc ? Je n’en vois rien. C’est avec plaisir que je t’offre mes services, que je t’offre ma personne, même, si nécessaire. »

Il s’emportait. Evidemment qu’il s’emportait. Il était si bruyant c’en était inquiétant. Le jeune homme acceptait son aide et il était adorable en plus d’être incroyablement mignon. Colombe était si heureux de trouver quelqu’un partageant ce si beau soin qu’il portait à son apparence, et peut-être que Colombe avait simplement envie de parler, de s’exprimer. Ca lui arrivait plutôt souvent, Colombe était extravagant. Il s’en tenait à la scène et à ses amis, la plupart du temps, mais parfois ce n’était pas suffisant. Se canaliser était nécessaire, et il se contrôlerait si on le lui demanderait, mais, ce n’était pas le cas. Il s’amusait seulement, il s’amusait ; pleinement.

« Tu peux me tutoyer, hm ? Je ne me suis pas gêné, après tout, et nous sommes sur un pied d’égalité. Ou alors peut-être est-ce à moi de vous vouvoyer, mon noble interlocuteur ? » Son vouvoiement aussi semblait théâtral. Il lui sourit tendrement. Colombe perçut peut-être à ce moment là la timidité du personnage en face de lui, qu’il oubliera sûrement dans les minutes à venir, et calma un peu les décibels qu’atteignait sa voix.

« Alors alors ! De quoi avez vous donc besoin, mh ? Je vous vois devant les soins capillaires, avez vous des idées, des envies, ou rien du tout ? » Il attarda son regard sur les cheveux du garçon. « De toute évidence, vous avez des cheveux d’une magnificence qui démontre le soin que vous leur portez ! Mes sincères applaudissements. »

Alexei regardait le jeune homme avec un air effaré. Il parlait beaucoup. Et vite. Est ce qu'il allait finir avec un mal de crâne ? Oui c'était plus que probable. Et il ne pourrait s'en prendre qu'à lui même parce qu'il n'avait pas réussi à décliner l'offre. Mais la question était : vu le personnage, est ce qu'il serait vraiment parti avec un refus ? Eh bien sans doute pas.

« Ah...Euh...Vos services seront suffisants. » Il se cria un YAY mental et retient de justesse son poing qui voulait se serrer de victoire. Il avait réussi à le remballer uwu Enfin... un minimum, mais c'était une grande victoire pour Alexei ok, il avait refusé sa personne eheh ! Il se paiera une glace plus tard pour se féliciter, il aimait les glaces et il en méritait bien une là il était mis à rude épreuve. Puis il avait hâte de raconter ça à son papa ! -son père se facepalmera durant son recit-

Alexei rougit violemment au vouvoiement. Il haïssait son visage si expressif parfois, il rougissait si facilement et pour rien. « Non ! Vous...Tu peux me tutoyer aussi, je préfère. » Ah ça commençait vraiment à devenir gênant. Que quelqu'un vienne le sauver non ? Il jeta des coups d’œil à droite à gauche pour remarquer que personne ne prêter attention à eux. S u p e r merci le soutien vraiment.

Alexei rougit de nouveau, mais cette fois ci à cause du compliment. Il était heureux qu'un connaisseur puisse voir à quel point il portait soin à ses cheveux. « Tu... N'oublie pas de me tutoyer s'il te plaît. » Il allait faire une crise cardiaque à chaque vouvoiement sinon. « Et merci... ça fait plaisir de voir mon temps récompensé. » Il réussit à lui offrir un jolie sourire timide. Il n'était pas si horrible que ça au final -oui vous pouvez acheter Alexei avec des compliments- il était un peu envahissant mais il était plutôt drôle et gentil. Puis il avait l'air de s'y connaître en soin donc autant en profiter.

« Alors... tu vois, j'hésite entre ses deux soins là. » Il lui montra les deux sur lesquels il hésitait précédemment. « Tu me conseilles lequel hm ? » Tu gères Alexei tu g è r e s

Colombe sembla remarquer brièvement que le jeune homme à ses côtés tournait au rouge tomate. Il n’avait pas réellement calculé le mini-rekt plus haut, après tout, il acceptait ses services, c’est surtout ça ! Que ça voulait dire. (oui, tant d’efforts et de fierté pour un remballage que msk Colombe a pas calculé plus d’une demi-seconde, F)

Mais bref !! Le jeune homme devant lui, donc, demandait aussi qu’on le tutoie, en insistant bien deux fois. Avec un clin d’oeil aguicheur comme il adorait les faire, il lança un « Comme mon merveilleux allocutaire le souhaite. Je ferais à ta guise ! »

On dira ce qu’on voudra, le jeune homme apportait vraiment un soin magnifique à ses cheveux. Colombe s’abstient de les toucher parce qu’il était chiant, envahissant, mais refusait catégoriquement d’être impoli. Il la regardait seulement avec les yeux brillants de quelqu’un qui connaissait la difficulté d’un tel labeur, que lui-même essayait d’accomplir sans réussir forcément.

« Les compliments sont naturels, mon ami. Ta chevelure devrait en être un aimant, seulement les gens ne remarquent que trop rarement ce que signifie une telle perfection capillaire – ils ne réalisent pas le temps, l’effort, le soin, l’amour porté pour un tel résultat. Nous vivons dans un monde bien triste. »

Il regarda ensuite de plus près les deux shampoings sur lesquels le garçon hésitait. Un produit aidait à la réparation et nourrissait le cheveux, l’autre était un produit fait pour les cheveux clairs.

« Oh, voila un dilemme Cornélien que voila en effet… »

Colombe se plongea dans une profonde réflexion – il était donc parfaitement silencieux, première fois depuis son arrivée, YES – dont il ne sortit que quelques instants plus tard.

« Hmhm ! Je pense que le shampoing pour cheveux clairs est celui qui te conviendra le plus. Je ne vois aucun défaut dans ta chevelure, rien à réparer, et je pense que pour le moment, maintenir leur magnificence en optant pour un produit fait spécialement pour leur teinte est ce qu’il y a de plus ingénieux. »

Il hocha la tête d’un air convaincu. « Je pense réellement que c’est le meilleur des choix possible, et j’espère que cela t’ira à toi aussi. »

Alexei aimait prendre soin de lui. Ce n'était un secret pour personne dans son entourage. Et surtout il aimait prendre soin de ses cheveux. Ses cheveux étaient vraiment important pour lui, ils étaient la prunelle de ses yeux. Il se demandait encore comment il avait fait pour les couper si violemment quand il était encore au collège. Il était désespéré à l'époque, voulant plaire aux autres avant de comprendre que ça ne servait tout simplement à rien tout en pleurant la perte de ses cheveux. Il avait été inconsolable quand il avait compris ce qu'il avait fait, même son père n'avait rien pu faire. Et avec cet incident il avait compris : que les gens ne seraient jamais content, et que ça ne servait à rien de vouloir leur plaire au détriment de soi même. Alors il avait laissé repousser ses cheveux, en prenant soin d'eux deux fois plus qu'avant. Et il aimait recevoir des compliments Alexei, surtout sur ses cheveux. Il rougit même face à l’ampleur des compliments du jeune homme et son sourire s'élargit un peu plus.

« Merci. Je... Je me moque un peu que les gens le remarquent... je veux dire... je ne le fais pas pour eux donc... mais je suis content. »

Il écouta attentivement les conseils que lui donnait son compagnon improvisé tout en hochant la tête avec accord. Oui ça avait du sens.

« Tu as raison, je vais suivre ton bon conseil. » Et une phrase sans bégayer ! Une ! Il méritait un supplément coulis de chocolat sur sa glace !

Il attrapa le pot qu'il avait choisi et se tourna vers le jeune homme. « Je... vais aller payer maintenant... merci encore... pour tes conseils. » C'était une manière subtile de prendre congé qu'il espérait efficace.

« L’avis des autres n’est pas si important, en effet. Se sentir bien soi-même reste ce qu’il y a de primordial. C’est simplement triste de vivre dans une société plus apte à rabaisser qu’à valoriser. »

Colombe avait quitté son air dramatique pour un ton plus dubitatif. Même dans le monde du théâtre, sur lequel il avait apprit à régner, il le constatait. Les gens s’extasiaient bien plus dans la critique négative. Triste vie.

Son air changea pour un autre grand sourire quand le garçon accepta de suivre son conseil.

« Hm, hm ! » fit-il, tout fier qu’on l’écoute, et qu’on l’approuve.

« Vas-y donc, mon ami ! Ayant fini mes courses, je te suis aussi. Nous allons pouvoir continuer à discuter un petit moment, quel plaisir, n’est-il pas ? »

Il fit donc la queue – pas très longue – avec le garçon, son panier avec beaucoup trop de produits sur le bras, qu’il commença à énumérer.

« Tu ne prendras que cela, donc ? Comme il est bon de savoir être raisonnable. Malheureusement, je ne sais l’être, regardez moi ce panier beaucoup trop plein. Après, tu sais, je ne sais pas si tu es un habitué ici – tu en as tout l’air, mais je ne construirai pas mon avis sur toi sur du paraître, vois tu ? - mais j’ai du mal à passer sans racheter ces crèmes pour les mains solides. Je les trouve moins inconfortables que l’habituel pot, après, la sensation d’avoir ses phalanges grasses n’a jamais été un plaisir pour moi. » Je préfère les sentir bien fraîches et propres, après un bon savon, mais, tu le sais sûrement, un soin rigoureux passe par quelques étapes parfois ennuyantes. Pour quelqu’un comme moi qui apprécie se mouvoir en toute tranquillité et qui apprécie la gestuelle, les mains sont si importantes ! On parle souvent du visage, et non à tort, mais on oublie souvent l’expressivité dans les gestes, et dans les doigts. D’ailleurs, c’est l’erreur bien trop classique que font les nouveaux au théâtre, même s’ils pensent à se déplacer, à mettre leur ton le plus émouvant, leurs bras restent ballant et… »

Colombe et le théâtre, c’est comme Lina et ses Ocs. Il finit toujours par en parler. Et avant qu’il ne s’en soit rendu compte, ils étaient dehors dehors, Colombe suivait l’autre garçon en parlant toujours plus, ses courses dans la main d’un montant qu’il n’avait pas regardé, parce qu’il avait dégainé sa carte d’un mouvement automatique et avait payé de cette même manière.

Maintenant, ils étaient dans la rue, il était bruyant, son interlocuteur était très très très certainement à plaindre et lui faisait presque peur.

« et c’est bien dommage, parce que, imaginons ! Une scène, une magnifique scène, où l’on déclare son amour. Est-il mieux de sortir un immobile « je t’aime » ou un iconique ;

« Ce soldat, devant vous, vous aime. Il veut sentir vos bras autour de lui, il veut garder le souvenir de vos baisers à ses côtés sur le champ de bataille. Qu'importe que vous m'aimiez ou non, vous êtes un homme envoyant un soldat à sa mort avec un magnifique souvenir. Embrassez-moi. Embrassez-moi juste une fois. »

Ce n’était même pas une réplique de théâtre, mais l’un des nombreux films devant lesquels Colombe a eu l’occasion de pleurer d’émotions. Seulement voila, avec un ton si bien joué, une gestuelle en effet parfaite, on aurait vraiment dit une déclaration. Et avec l’air du pauvre garçon qui n’avait rien demandé, on aurait vraiment dit du harcelement de rue…