True Love Is Finding Your Soulmate In Your Best Friend (RinHaru)

Comment est-ce qu’il s’était retrouvé dans une situation pareille, à partager un lit avec Haruka ? En temps normal, Rin, il s’en serait fichu comme de sa première dent de requin, de partager sa couche avec quelqu’un, mais voilà, le quelqu’un en question n’était pas juste n’importe qui : c’était son âme soeur. Enfin, Haru était pas encore au courant, mais pour Rin, s’était plus clair que de l’eau de roche, qu’ils étaient faits l’un pour l’autre depuis toujours, restait plus qu’à ce que son ami (pour l’instant) s’en rende compte de lui même parce que Rin n’assumerait jamais assez ses sentiments pour simplement lui avouer tout ce qu’il ressentait juste comme ça -un vrai tsundere- et puis même, c’était compliqué parce qu’il n’y avait pas que Rin et Haruka dans l’histoire, il y avait aussi Makoto, et Makoto c’était… peut-être ? Sûrement même, non ? Le petit ami de Haru. Rien n’était sûr, mais les deux étaient toujours collés ensemble, jamais l’un sans l’autre et les regards que lançait Makoto à son camarade de classe disaient tout.
Ça les brisait un peu menues à Rin pour être honnête. Il était jaloux, beaucoup trop possessif envers Haru, SON Haru, même s’il n’avait aucune raison valable de l’être.

Mais bon, Makoto avait clairement merdé et même si Rin aurait dû lui en vouloir d’avoir blessé Haruka au point que ce dernier n’avait pas hésité une seconde quand il lui avait proposé de l’accompagner en Australie pour de courtes vacances, ce n’était pas le cas. C’était sa chance, un peu. Sa chance de lui faire ouvrir les yeux : Il était mille fois supérieur à Makoto en tout point (sauf si on prenait en compte qu’il était un petit con alors que le brun était adorable, mais vraiment, les bad-boy -du dimanche dans le cas de Rin- c’était vie). C’était sa chance, alors pourquoi ça lui prenait autant la tête de voir Haru aussi déprimé quand c’était l’occasion parfaite de le réconforter ? Parce que ça lui prouvait qu’il tenait beaucoup trop à Makoto ? Parce que ça le tuait de voir Haruka dans un état pareil ? Sûrement les deux.

En le voyant comme ça, il avait juste envie de se retourner et de prendre Haruka dans ses bras, de l’emprisonner contre lui et de ne plus jamais le lâcher. Le serrer en lui glissant à l’oreille que Makoto ne le méritait pas, mais qu’il était là, lui, et que jamais plus il ne lui ferait de la peine (jamais plus parce que comme dit plus tôt, Rin était un petit con, et du mal, il en avait fait à Haru quand ils étaient gosses, il s’en voulait peut-être encore), mais il ne le ferait pas pour la simple et bonne raison que la vie n’était pas un shonen-ai tout niais et que s’il faisait ça, ce serait incontestablement ultra bizarre et gênant.

« Haru ? Est-ce que tu dors ? » Peut-être qu’il était le seul à trop réfléchir à la situation. Peut-être que Haru n’en avait rien à faire de dormir avec lui. « Est-ce qu’on peut parler un peu ? » Ce n’était ni l’heure ni l’endroit, mais il ne pensait pas pouvoir trouver le sommeil avant d’avoir extériorisé tout ce qui lui trottait dans la tête depuis qu’ils s’étaient retrouvés.

POURQUOI il avait accepté de bouger son cul jusqu’en Australie. Sincèrement. Il parlait pas – du tout – anglais, n’aimait pas vraiment voyager – son appartement lui allait très très bien – et ??? Non, vraiment, il ne serait jamais venu, vraiment, mais il avait hoché la tête par réflexe presque quand Rin lui a fait « viens on part ». Pourquoi ? Parce qu’on ne refusait pas un voyage avec la personne qu’on aimait le plus. En vrai, s’il y avait réfléchit un peu plus, il aurait hésité, voire changer d’avis, parce que ça impliquait bien trop de choses, de partir en voyage avec Rin, ne serait-ce que le fait de l’avoir à côté pendant si longtemps, il en avait perdu l’habitude et ça allait être difficile de se retenir de le fixer. Mais, il avait accepté avec une facilité poussée par sa récente dispute avec Makoto qui l’avait mit dans un état psychologique déplorable. Il adorait Makoto, vraiment, c’était son ami de toujours, quelqu’un sur qui il pouvait toujours compter, mais, il y avait toujours eu un soucis de… Communication, disons, des deux côtés. Et, il fallait s’attendre à ce que ça explose un jour, comme cette fois ci. Mais ce n’était pas vraiment le meilleur moment, et Haru s’était un peu retrouver au bord de la déprime, il se sentait vraiment comme s’il allait plonger dans son lit et ne plus s’en relever, mais juste avant qu’il se laisse tomber, Rin était venu, lui avait tendu un billet d’avion, et comme un idiot, lui l’a saisit.

Et vous voulez la preuve que c’était idiot de sa part ? La situation dans laquelle ils étaient. Ils dormaient dans le même lit. Vraiment ? Visiblement. L’hôtel avait décidé de le faire dormir dans le même lit que Matsuoka Rin. Ou comment le forcer à regarder en face des sentiments qu’il tentait discrètement d’éviter depuis longtemps. Bordel, il était plutôt bien parti pour ne pas dormir de la nuit, même en se mettant dos à l’autre jeune homme, il sentait sa présence et le moindre de ses mouvements il se haïssait à les sentir sous la couverture et a entendre sa respiration, et – et putain mais laissez le dormir !

« Non. » fit-il doucement, peut-être un peu froidement, un peu plus que d’habitude, parce qu’il sentait que s’il entendait sa voix, sa nuit allait être encore plus compromise. Mais Rin avait l’air bien parti pour continuer. Haru ouvrit les yeux. « Hm. De quoi tu veux parler ? » Le ‘hm’ voulait dire ni ‘oui’, ni ‘non’, il était à traduire par « tu fais chier je voulais dormir en fait », et c’était pas difficile à voir. Mais la curiosité l’avait peut-être emporté, c’est vrai.

Essayer d’engager une conversation avec Haru à près d’une heure du matin était bien loin d’être la meilleure des idées comme le ton sec et habituellement blasé que le brun avait employé pour lui répondre un simple « non. » mais pour sa défense, Rin avait bien plus souvent de mauvaises idées que de bonnes (non sérieusement : partir en Australie, rester dans son bad au lieu d’en parler, déverser sa frustration sur un bébé-Haruka, faire le con et ne pas s’excuser, être le pire des cons juste, en fait ?) bref, Rin n’était pas ami des bonnes idées et il le prouvait chaque jour.

Il se retrouva idiot un moment, peut-être parce qu’il s’attendait à ce que Haruka soit déjà endormi, peut-être parce qu’il avait stupidement balancé un 'hey on peut parler‘ sans rien avoir à dire, enfin, en ayant tellement de chose à dire que bien sûr, maintenant qu’il devait parler, ça se bousculer dans sa tête sans qu’il puisse arrêter un sujet de discussion. Et il se sentait un peu brusqué par la réplique de Haru qui voulait clairement dire qu’il était fatigué et qu’il voulait dormir, totalement en contradiction avec la curiosité qui se trahissait aussi. « Désolé, tu dois être fatigué, je t’ennuie. » il meuble un instant avant de se retourner sur le dos, puis de manière à faire face au brun. « Est-ce que tu veux parler de ce qui s’est passé avec Makoto ? » allez hop, le pire sujet possible, étonnant. « Je commence à te connaître et je sais que tu n’es pas le plus bavard de tout mes amis mais, je pense que ça pourrait te faire du bien de t’exprimer pour une fois. Pas parce que je pourrais t’aider, j’ai pas de solution miracle et je suis pas le meilleur pour régler les disputes… » et Haru en avait fait les frais. « Ce que j’essaie de te dire, c’est que je suis là pour toi. » Qu’il le soutiendrait, qu’il serait de son coté, qu’il était un bon ami quoi, même si ça l’enfoncer un peu plus dans la friendzone qu’il cherchait à quitter.