L'entrée de Helio le boulet de canon dans la vie de Ana [Helio/Selena + Anathéma]

Ana ferma les yeux quand il entendit le vase qu'avait brandit son père se briser sur la mur juste à côté de son visage. Il sera les poings lorsqu'il sentit un bout de vers lui entailler légèrement joue. Il ne retient même pas son soupire. C'était reparti pour un tour.

« Regarde moi bâtard » Il ouvrit ses yeux noirs encre pour les fixer sur son géniteur, les remplissant d'un air amusé qui accompagnait le sourire narquois qui c'était peint sur ses lèvres. Il regardait son père qui fulminait de colère sans bouger alors qu'il n'avait qu'une envie, frotter l'entaille sur sa joue, mais il ne donnerait aucune satisfaction à l'homme en face de lui. Ça brûlait. Il agrandit son sourire bien que sa tire sur sa joue blessée quand il vit son père devenir encore plus rouge qu'il ne l'était déjà. « Ça t'amuse de nous pourrir la vie hein ? »

« Es-tu sur de vouloir la réponse ? Parce que je suis pas sur qu'elle te plaise. » Deuxième vases, deuxième entailles. Anathéma ne sourcilla même pas. L'eau éclaboussa ses cheveux et une partie de ses vêtements. Il retint une moue embêtée.

« Qu'est ce que j'ai au bon Dieu pour mériter un tel châtiment, un tel démon dans la famille. »

Ana pencha légèrement la tête sur le côté, trouvant la question stupide quand la réponse était pourtant si évidente. « Je sais pas, peut être que je suis né ? » Son père serra les dents et fit un pas vers lui. Ouh il l'a pas aimé celle là.

« Et ça ne te suffit pas de pourrir notre existence avec juste ta présence, tu dois aussi pêcher ? Comment oses tu embrasser ce pd devant le portail de notre maison ? N'as tu pas honte de venir souiller notre toit de tes germes infectes, de ta maladie ? »

Anathéma regarda ses ongles pendant quelques secondes avant de répondre effrontément « Non ça va. Je le vis plutôt bien contrairement à toi. »

Ouch cet éclat frappa plutôt près de l’œil. En plus c'était une des soucoupes hors de prix de sa belle-mère, il allait encore s'en prendre plein la gueule quand son père aura fini sa crise de colère. Il se demandait si il allait passer à travers la ceinture. Hm vu son regard et l'état de fureur il était bon pour quelques coups. Son sourire finit de s'agrandit à son maximum quand il pensa à la croix retournée fraîchement tatoué sur la base de sa nuque. Il demandait comment allait réagir son père quand il la verrait. Il allait finir par crever un jour.  

« A genoux monstre et enlève ta chemise tu vas avoir ce qu'un pd mérite. »

Qu'est ce qu'il disait.

Ce jour de libre qu’il avait, il avait laissé sa peau nue, avait remonté ses cheveux, laissé en évidence sa cicatrice sur la joue, et il s’était habillé d’un jean et d’un sweat. Il s’était regardé dans le miroir ; aujourd’hui, il sera ce qu’il aura envie d’être, Helio. Ca passait nickel. Il avait cette chance que peu avaient d’avoir les traits de base ni trop fins, ni trop durs, et il suffisait souvent de quelques bricoles pour le faire changer. Les gens n’avaient pas franchement de mal s’ils ne le connaissaient pas de base, c’était pratique.

Aujourd’hui, il allait faire une course. Ses parents étaient partis en tournée et même s’ils revenaient dans maintenant deux jours, il était à court de beurre. Juste de beurre. Il cuisinait lui-même et avait de quoi faire ses repas ces deux prochains jours, il lui manquait juste : du beurre. Il est important d’insister sur ce point parce que Helio sorti du magasin, portant son sac en plastique sur l’épaule, sac en plastique dans lequel était transporté du beurre, certes, mais aussi cinq boîtes de cookies Granola « coeurs extra » avec leur petit « encore meilleur réchauffé ! ^^ »

« Batards de cookies. » Il marmonna dans sa barbe – inexistante –, parce que même avec promotion il avait beaucoup trop dépensé pour des cookies. Mais la voix grave qu’il avait apprit à prendre pour coller à son passing résonna avec celle d’un autre. Il tourna la tête. Une fenêtre. Du bruit. Une dispute. Il souffla, pensant passer son chemin, mais sa démarche se ralentit naturellement d’une curiosité dont il ne se rendait même pas compte. Les propos étaient violents, il lui semblait entendre du verre se casser et Helio retint un soupir en remerciant ses parents de jamais n’avoir été aussi violent même dans leurs pires disputes.

« Comment oses tu embrasser ce pd devant le portail de notre maison ? »

Cette fois ci, il tourna la tête vers la fenêtre une bonne fois pour toutes. Fronça les sourcils. Le fait qu’il ne devrait probablement pas écouter et regarder au travers de le fenêtre d’un inconnu ne traversa pas son esprit. Il était sûr d’avoir bien entendu, et une fois presque collé à la fenêtre, il vit clairement la scène et fut d’autant plus attentif aux prochains mots.

« A genoux monstre et enlève ta chemise tu vas avoir ce qu'un pd mérite. »

« Pardon ? »

Il avait agit instinctivement. Maintenant ses bras étaient posés sur le rebord de la fenêtre et sa tête penchait à être dans la tête.

« Wow, je ne pensais pas pouvoir entendre des propos moyens-âgeux de la sorte en allant faire des courses. La machine à voyager dans le temps a-t-elle été inventée sans que je ne sois mis au courant ? »

Rentrer ? Ne pas rentrer ? Si son cerveau avait eu le temps de se poser la question, il ne serait pas rentré. Mais, ah. Helio king of ne pas réfléchir. Avec son sourire cynique et condescendant sur les lèvres.

« Ou alors suis-je sur le tournage d’un film. » Il regarda en haut, à droite, à gauche, l’air de chercher des caméras, histoire de bien se foutre de leur gueule. Il était assit sur le rebord de la fenêtre, question de pouvoir s’en aller vite si besoin. Il regarda l’acteur principal de la pièce inexistante, le jeune homme aux cheveux bruns et longs, et siffla un coup, lui accordant une autre forme de sourire.

« Hey, beau gosse. Yavait une promotions sur les cookies, mais je pense pas être capable seul d’en finir cinq paquets. Tu m’aides ? »

Dernier coup d’oeil désintéressé sur le monde autour.

« Je vous en passerai pas, mais vous devriez essayer, je suppose que vous vous nourrissez encore de pain noir ? »

Il n’était pas prêt de se calmer.

Il soupira quand il entendit les propos de son -malheureusement- géniteur. Il aurait du s'en douter. Il ne savait rien régler sans sa ceinture préférée. Ceinture qu'il était d'ailleurs en train de défaire. Vraiment son père et sa ceinture une histoire d'amour, ça en était presque louche comment il la touchait avec révérence. Ana fit une moue de dégoût.

Il adorait provoquer son père, vraiment c'était la seule chose qui lui apportait un peu de joie dans cette maison mais alors il détestait avec vigueur cette ceinture. C'était presque l'unique chose qui l'effrayait dans la vie. Il avait été élevé avec elle et franchement ils n'étaient pas vraiment en bon terme. La ceinture c'était synonyme de douleur pendant des jours. Et malheureusement il avait l'impression que son père l'utilisait de plus en plus. Il évitait la plus part du temps de le toucher, comme si il était pestiféré.

Il dissimula une grimace quand son père fit un geste d'impatience vers lui. Ses mains accrochèrent le premier bouton pour le défaire quand une voix sortie de nul part résonna dans la pièce. Il tourna vivement la tête vers la voix pour voir un jeune homme assit sur le rebord de la fenêtre en train de faire passer son père pour un idiot. Les propos du jeune homme en duo avec le visage outré de l'homme eut raison de lui et il laissa échapper un rire. C'était un spectacle jouissif. Son rire semblant rendre son père encore plus furieux si c'était humainement possible et il avait l'air de vouloir dire quelque chose mais l'autre ne lui laissait pas le temps d'ouvrir la bouche.

Et maintenant c'était à lui qu'il s'adressait. Il lui donna un sourire charmeur. « Avec plaisir mon cœur. » Son père avait l'air d'avoir avalé quelque chose de travers.

Ana se précipita vers l'inconnu et escalada le rebord de la fenêtre pour passer de l'autre côté, entraînant l'autre avec lui. « Partons vite avant qu'il sorte de son mode poisson rouge. » Il attrapa la main du jeune homme et partit en courant dans la rue tout en riant alors que son père criait son prénom de rage.

Laisser la colère pour se concentrer sur la fuite. C’était forcément le mieux à faire. Déjà, Helio était pas tellement sûr de s’en sortir indemne, surtout quand il cherchait encore a provocation en répondant à x personne ayant balancé un « Mais c’est qui celui là ?? » un « LE PAPE ENCULE », comme on dit, foutu pour foutu.

Ils coururent jusqu’à ce que quelques quelques tournant de rues après ils furent sûrs d’être tranquilles. Helio fut celui qui s’arrêta en premier, manquant d’endurance, déjà essoufflé (la colère n’aidait pas à gérer son souffle en plus).

« Ok ok, arrêtons nous là, les cookies ça aide pas à l’endurance. »

Helio pensa quelques secondes qu’un binder c’était pas agréable de base, mais pour courir c’était insupportable (monsieur n’étant pas de nature sportive), mais ça ne fit que lui traverser l’esprit. Avant tout, malgré l’essoufflement qui l’avait fait se baisser, les mains sur les genoux, il releva la tête pour regarder le brun dans les yeux.

« Est-ce que tu allais vraiment te faire frapper avec une ceinture ? »

« Non, attends, je connais la réponse. Et je sais aussi pourquoi. Je ????? Ca m’énerve. »

Mais ça l’énervait vraiment. Helio avait débarqué de manière assez smooth (comme un boulet de canon certes, mais smooth le boulet de canon) parce que le sel et la froideur du sel mais en réalité c’était le genre de choses qui lui donnaient envie de taper dans des trucs. Mais, pas maintenant. En plus il était fatigué. Il passa sa main dans les quelques mèches de cheveux qui s’étaient détachées de son chignon durant leur sprint.

« Bref. Je m’appelle Helio, » aujourd’hui du moins, mais, eh, restons sobre pour le moment. « et, bah, bonjour, du coup, hein ? Disons ça ?? »

Il était accompagné par un bel énergumène, ne pouvant s'empêcher de rire à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Ça faisait du bien de rire. Ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas fait. Il n'en avait pas souvent l'occasion, surtout pas avec des gens.

Ils continuèrent de courir un peu plus loin. Il savait que son père ne prendrait pas la peine de le poursuivre et attendrait qu'il rentre pour lui faire connaître la colère de dieu m d r mais on ne savait jamais.

Il regarda l'inconnu qui l'avait sorti de l'enfer -ironiquement- qui semblait bien essoufflé alors qu'Ana avait à peine transpiré. Il allait lui demander si ça allait mais l'autre le devança pour parler. Il sourit à ses paroles. « Vaut mieux que tu ne saches pas de toute façon. Je voudrai pas que tu sois encore plus énervé que tu ne l'es déjà. »

C'était la première qu'on s'énervait pour lui. En fait c'était la première fois de beaucoup de chose et ben c'était pas désagréable.

« Enchanté, comme tu as du l'entendre moi c'est Anathéma mais appelle moi Ana. » Il se pencha légèrement pour embrasser rapidement Helio sur la joue avant de se reculer un peu et de lui faire un sourire amusée. « Merci tu m'as sauvé d'une belle correction » Enfin retardé serait plus juste mais ça il n'avait pas besoin de le savoir. Il allait de nouveau faire une moue contrite quand ses entailles le rappelèrent à l'ordre. « Putain ça pique ces conneries. » Il passa prudemment ses doigts sur les trois petites blessures qu'il avait pour voir si elles saignaient encore, ce qui était le cas. Il ne l'avait pas raté uh. Il espérait que ça n'allait pas laisser de cicatrices. « Dis ou sont les cookies que tu m'as promis ? Il paraît que ça fait diminuer la douleur. »

« Non mais. Crois moi, au point j’en suis, tu sais. Putain. »

Evoquer ce qu’il avait pu voir l’énervait déjà. Il ne pouvait décidément pas blairer ce genre de comportement, genre, vraiment pas. Il souffla bruyamment, tentant de se concentrer sur le jeune homme parce que de toute façon s’énerver davantage ne servirait à rien.

« Enchanté Ana-- »

Helio ne détesta pas – oh non – le geste mais ne put s’empêcher un mouvement de recul. Il fronça les sourcils en regardant Ana trop mal mais finalement se laissa ricaner doucement.

« Préviens la prochaine fois sweetheart, avec ton visage si proche, ta beauté pourrait me faire faire une crise cardiaque »

(on décompressait comme on pouvait)

Il regarda Ana et s’étonna de le voir parler aussi légèrement. Pour être honnête, il avait déjà remarqué ça quand il avait surpris la scène, le brun avait l’air détaché – sûrement ne l’était-il que d’apparence, les coups de ceinture avaient sûrement la capacité de ne lasser indifférent personne – mais Helio ne pouvait s’empêcher d’applaudir son audace. Fais le rager ton connard de père poulain. Mais ce n’était pas une bonne idée de repartir là dessus.

« Ah ? C’est rien, t’inquiète, j’ai agi sous impulsion, ça m’a vraiment saoulé. Mais de rien, content de t’avoir aidé. »

Helio dû soupirer une dernière fois pour tenter d’évacuer le colère qui restait en lui. S’efforcer de rejeter l’envie de faire demi tour pour leur envoyer des cailloux à la gueule…. Bieeen. (il le fera tout de même un jour tho)

« Bah tu m’étonnes que ça pique. Passe chez moi je vais te désinfecter, et je te laisse pas le choix (sinon pas de cookies). J’habite euh… »

« Quelque part. Je te dirais ça quand je retrouverai mon chemin. »

Il sort un des nombreux paquets de cookies de son sac en plastique, l’ouvre avec toute la délicatesse du monde (c’est faux)

« J’te passe un cookie ici mais les autres prenons les en se posant un peu ? En plus d’après le paquet ils sont mEilEuRS réCHaUffEs » imita-t-il en grimaçant. « Ces cookies vont me ruiner, cinq paquets, j’ai les moyens pour cinq paquets moi ? » Se plaigna-t-il dans sa barbe.

Ana était un peu déréglé vous savez. Il ne savait pas trop comment agir les gens. Il agissait souvent par instinct. Et la plupart du temps il arrivait bien à ignorer la voix de son père au fond de son esprit qui lui disait qu'il ne faisait que le mal autour de lui. Et oui une éducation pareille ça laissait des traces même si Ana aimait croire le contraire et qu'il allait bien dans le meilleur des mondes. Il regarda tristement Helio se reculer bien qu'il cacha sa tristesse sous un éclat amusé et son habituel sourire narquois.

« Sorry darling, je ne voulais pas t'effrayer. »

Il espérait que Helio n'avait pas envie de le fuir maintenant. Ça serait nul un peu, il l'aimait bien. Il le regarda un peu incrédule quand il lui dit que ce n'était rien. Il ne pensait pas que c'était rien personnellement. « Eh ben tu sais même sous l'impulsion peu de personne ferait ça. » Et il en savait quelque chose après tout.

« Je te suis alors. Je n'ai nul part d'autre à aller de toute façon et … je vais éviter de rentrer chez moi tout de suite hein ça serait bête de gâcher ton sauvetage si vite. » pouffa t-il. Hm peut être qu'il prenait la situation un peu trop à la légère. Mais écoutez hein il avait l'habitude et il préférait en rire qu'en pleurer.

Il attrapa un cookie dans la boîte et ne put s'empêcher de gémir de plaisir quand il mordit dedans. C'était bon ces merdes. « En même temps meilleurs cookies du monde on va pas se mentir. Ça vaut son argent. » Il savoura lentement son cookie. « T'es sur que je peux pas en avoir un autre ? Non parce que dépêchons nous d'aller chez toi alors. »

« Ecoute, j’aime les hommes aussi, ça m’aurait saoulé de laisser passer ce genre de propos… Puis, merde quoi, une ceinture. Quels grosses merdes. Je leur – crache dessus. Fort. »

Il allait sortir ses insultes les plus violentes quand il se rappela qu’il était censé se calmer.

Dire « j’aime les hommes » était définitivement plus discret que de dire « je suis gay », étant donné que Helio ne l’était pas réellement « entièrement ». Il se demanda amèrement si Ana réagirait avec cette grimace dont il avait prit l’habitude, quand il apprendra que ‘Helio’ était aussi ‘Selena’. Un espèce de « mais qu’est-ce que tu fous », qui s’inscrivait si bien sur le visage des gens, qui vite le prenait juste vraiment pour quelqu’un de bizarre au mieux, et pour un pervers en manque d’intention au pire. Mais bon. De toute façon, il en avait prit l’habitude, et il n’était même pas sur qu’il verrait Ana assez longtemps pour qu’il le découvre. Et puis au pire nique sa mère, hein, il n’avait rien à cacher.

« Eh. » Helio fut celui qui grimaça. « T’as moyen d’y échapper définitivement ? » Il connaissait déjà la réponse donc quitta Ana du regard, longuement saoulé par la situation.

Il se détendit enfin un petit peu quand ça parla cookies. « AH n’est-ce pas !! N’est-ce pas. Ils sont beaucoup trop bons ceux là. Je les ai vu en promotion et je me suis mit à pleurer lâchement devant le rayon parce que je savais que j’allais craquer. »

« Et non, un seul. C’est bientôt l’heure du repas, en plus, et j’ai de quoi cuisiner pour deux. Ce sera meilleur que le pain de seigle et la bouillie de légumes. » Finit-il dans un sourire narquois. (non il ne lâchera pas son idée)(et il se plaignait de pas réussir à se calmer mais à force de revenir sur le sujet aussi, Helio tes neurones)/

Quoi qu'il en soit, il marcha activement dans une direction qui lui semblait vaguement connaître.... De toute façon, tous les chemins mènent à Rome comme on disait et Helio n'avait pas si mauvais sens de l'orientation, il allait retrouver son chemin assez vite.

Ana haussa les épaules. « Tu finis par t'habituer. » Et c'était sans doute ça le pire. Tu t'habitues à la peur, à la douleur, et la haine qui brûle encore plus fort que les coups de ceinture sur sa chair. « Tout lui sert de prétexte de toute façon, si c'était pas mon orientation sexuelle ça aurait autre chose. » Sans le montrer, la déclaration j'aime les hommes aussi, de Helio le rassura. Ça lui montrait qu'il n'était pas dans le tort comme son père pouvait le dire, qu'il n'était pas si anormal que ça.

« Quand je serai majeur je me casse ouais. J'économise à droite à gauche en prévision. »

Encore quelques malheureuses années et il pourra dire adieu à tout ça et vivre pour lui même. Il n'en pouvait plus d'attendre. C'était l'unique chose qui le faisait tenir si fort, ça et provoquer son père, l'idée qu'il allait finir par quitter cette maison maudite, que tout n'était pas perdu et qu'il allait pouvoir voler par ses propres ailes sans personne pour respirer dans son cou et le claquement assourdissent du cuir. Oui il avait hâte de partir de là, si il n'était pas mort avant.

« Quelle faiblesse. En même temps qui n'est pas faible face à eux. »

Il fit une moue déçue quand il lui refusa un autre cookie, bien que ça tiraille ses joues blessées. Tant pis il attendra. Il ricana aux commentaires du jeune homme. « Le pire c'est que tu n'es pas loin de la vérité. » Surtout pour lui. Ce n'était pas comme si il avait droit à la meilleure des nourritures contrairement à ses frères et sœurs. Il renifla de dégoût. Il était vraiment tombé dans la pire des familles. Et tout ça parce que sa foutue mère avait pas été capable de le garder avec elle. Son regard s'assombrit de manière imperceptible. Penser à autre chose Ana sinon tu vas t'énerver.

Il suivait Helio qui semblait être sur de son chemin. « Alors dis moi, ça t'arrive souvent de débarquer chez des inconnus comme ça ? » Il se souvint de la tête de son père quand il avait vu Helio sur le rebord de la fenêtre, vraiment à mourir de rire.

Helio n’était pas sûr – mais alors pas sur du tout – qu’on pouvait s’y habituer. Il disait souvent ça sur les gens crachaient sur son identité de genre, par exemple, comme quoi au final, à force d’encaisser regards, insultes et violence physique de temps en temps, « il s’était habitué. » Mais ce n’était sûrement pas le bon terme. Oui, les mots faisaient moins mal, les regards étaient encrés dans le quotidien et les coups étaient devenus banals. Une habitude, sûrement. Mais ‘lui’ s’habituer ? Non. Ce n’était pas si simple. Peut-être que Ana avait meilleur mental, ou qu’il mentait. Mais ça ne lui plaisait pas.

« Sale merde. » Marmonna-t-il.

Helio était certain que personne ne méritait un tel traitement. Peu importe les actes, peu importe la provocation, les conneries, Ana aurait pu lui avouer avoir tué quelqu’un que Helio affirmerait toujours que « bah bat les couilles tu mérites ultra pas ça ». Le blond n’avait pas forcément un grand sens de la justice mais, il avait beau avoir bien des défauts, il n’arrivait pas à concevoir de telles choses. Il savait que ça existait, évidemment, ça le dégoûtait mais il n’était pas surpris – monde de merde, après tout – mais il n’arrivait pas à concevoir la motivation, le principe, de ce genre d’actes. Ca le…. Grrr.

« Je cuisine plutôt bien, tu pourras en profiter alors. T’es allergique à quelque chose en particulier ? Un aliment que tu peux vraiment pas blairer ? » Il réfléchissait déjà au repas. Il avait déjà prévu de faire un cheesecake pour el dessert – alors qu’ils avaient cinq paquets de cookies, oui, fermez vos gueules – mais il pouvait changer pour un tiramisu si besoin. Quand au plat principal, il cherchait encore.

« Alors : on dirait pas mais non, ok. » Il sourit à Ana une nouvelle fois, se laissant penser que, si on n oublie les circonstances, cette entrée en scène avait été… Pour le moins surprenante. Et magnifique. « Je sais juste pas garder la tête froide et je réfléchit absolument pas. L’autre fois où ça m’est arrivé c’était parce que je me cachais de quelqu’un. C’était une impasse, yavait la fenêtre d’une cuisine ouverte, j’suis entré et je me suis caché en dessous du rebord. Quand le mec s’est approché pour me chercher, je lui ai envoyé la fenêtre dans la gueule et j’ai profité du fait qu’il était assommé pour me barrer. »

Il rigola un coup. Sur le moment, ça avait été terrifiant, vraiment, Helio se rappelait de cette journée comme d’un lointain souvenir, tellement il avait pleuré après de terreur, et tellement ça lui avait paru irréel. Mais, aujourd’hui, si on s’en tenait ainsi aux faits, c’était franchement drôle, on aurait dit un film d’action un peu nul, le genre qui ne passe qu’à la télé à des heures où ya personne pour le regarder. Helio finira peut-être par être traîné en justice pour violation de domicile.

« Sauf que du coup là j’étais retourné là bas pour m’excuser. Si un jour je retourne chez toi, c’est pour y amener un essaim de frôlons asiatiques. »

Ana n'avait aucun filtre. Peut être qu'il ne devrait pas parler de tout ça comme ça, surtout à un inconnu. Il n'était d'ailleurs pas du genre à raconter sa vie ou à s'en plaindre, pas qu'il avait grand monde à qui en parler de toute façon, mais ça venait naturellement avec Helio. Peut être le fait que Helio l'ait vu dans une situation plutôt explicite l'aidait à se délier la langue, ou ça devait beaucoup jouer. C'était plutôt bien d'en parler, ça le libérait un peu, surtout en voyant qu'il prenait sa défense. Il avait l'impression qu'il pouvait se retourner et tirer la langue à son père et toc regarde ya quelqu'un qui me soutient c'est ballot hein. Une réaction certes plutôt puéril mais écoutez hein laissez le être un enfant de temps en temps.

« Hâte d'y goûter alors. Et non t'inquiète pas, tout me va. » En plus il commençait sérieusement à avoir faim et ce n'était pas le seul cookie auquel il avait eu droit qui allait le rassasier. Il avait un gros appétit qui n'était pas souvent comblé.

Ana explosa de rire à l'histoire de Helio. « Désolée ça n'a pas du être drôle sur le moment mais je m'imagine la scène et- » Il cacha un nouveau gloussement derrière sa main. Il ne demanda pas comment il s'était retrouvé dans cette situation, il pensait que c'était plutôt inapproprié, surtout comptant le fait qu'ils venaient juste de se rencontrer.

« Franchement, ne te gêne surtout pas, c'est pas moi qui va te retenir, juste pas quand je suis là s'il te plaît, j'apprécierai. » Il pouvait déjà voir toute la famille courir dans la maison pour échapper aux frôlons. C'était une belle vision qui amena un sourire sur ses lèvres.

Il regarda autour de lui pour essayer de se repérer sans vraiment reconnaître l'endroit. « Eh tu es sur de savoir ou on va ? »

« Sûr ? J’ai pas encore d’idées fixes, donc c’est le moment ou jamais. » Helio le prenait presque comme un défi. Il avait l’habitude de cuisiner, ses parents étaient souvent absents aussi loin qu’il puisse s’en souvenir et après avoir fait fuir les baby-sitters en les mordant il avait réussi à convaincre ses parents qu’il pouvait se débrouiller seul. Il cuisinait depuis toujours donc et il aimait bien ça, et… Et quelque part ça lui faisait plaisir que quelqu’un d’autre que lui-même ou ses parents soient là pour profiter de ses progrès culinaires. Il allait se donner à fond et espérer que ça plaira à son invité surprise.

Helio sourit de plus belle en voyant Ana rire aux éclats, content de savoir qu’il avait réussi à l’amuser. Il n’était pas sur de savoir comment faire avec autrui, il ne se posait pas de questions parce que, eh, flemme, et ne réfléchissait pas vraiment à comment il était censé agir pour que le courant passe bien, mais il était tout de même content de voir que ça se passait bien. Helio n’était peut-être pas si incapable de créer des liens avec les autres. « T’excuse pas, honnêtement avec du recul je trouve ça moi-même amusant. »

« Je m’amuserai probablement à foutre la merde chez toi de temps en temps. » Il fut pensif, sur le coup, le coup des frôlons avait été balancé légèrement mais maintenant il se demandait s’il pouvait réellement prévoir ce genre de sale coups. « J’ai pas grand-chose – ni grand monde – à qui consacrer mes journées, ça me sauvera de l’ennui. » Il lança un clin d’oeil complice à Ana, l’envie de faire les cent coups était vraiment ravissante à ses yeux.

« Tss. Je sais quand même où j’habite tu sais ? C’est juste là. » Helio désigna au bout de la rue une maison élégamment entourée de quelques arbres et plantes. Sortant ses clefs de sa poche en prévision, il expliqua rapidement. « Mes parents sont musiciens et actuellement en tournée, donc je suis seul à pour un moment. Mais on met pas ses chaussures sur le canapé quand même. » Il arqua un sourcil, puis déverouilla la porte et l’ouvrit avec force. La maison du blond s’étendait sur deux étages, et c’était vraiment spacieux et très éclairé. C’était très chiant pour faire le ménage, cet espace, mais on s’y sentait plutôt bien, même si ça faisait bizarre d'y être seul. Il espéra secrètement que son chat - Praline- ne s'était pas amusé à mettre le bazar le temps qu'il aille acheter son beurre.

Ana balaya l'argument de la main. « Oui oui je suis pas difficile de toute façon. » Tant qu'il pouvait manger de toute façon. Tenir tête à son père + la course ça creusait ok, surtout que ça faisait un petit moment qu'il n'avait pas eu quelque chose sous la dent en plus. Yep il avait vraiment hâte de manger quelque chose et qu'importe ce que c'était.

Vraiment rire n'aidait pour ses coupures mais honnêtement who cares, ok lui peut être, mais ça faisait du bien de pouvoir se lâcher un peu, il avait l'impression que ça le libérait. Il frotta doucement ses coupures pour tenter d'apaiser la douleur -pas la best idée- il espérait que ça ne laissera pas de cicatrices.

« Hésite à venir me kidnapper aussi de temps en temps. » Il en avait d'être enfermé dans sa minuscule chambre toute fade et impersonnelle. Puis voir une tête familière lui fera sans doute du bien aussi.

« Ow jolie baraque. » Tellement différente de la sienne qui était toute sombre. Il entra à la suite de Helio, soudainement intimidé. Il débarquait quand même chez des inconnus et il avait l'impression de s'imposer. Il se racla la gorge et se frotta l'arrière de la nuque passant la main sous ses cheveux auburn. « J'espère vraiment que je gêne pas. » C'était un peu stupide de dire ça maintenant qu'il était chez Helio mais c'était mieux que rien. Il se balança d'un côté de l'autre ne sachant pas trop quoi faire d'un coup restant planté dans le hall d'entré comme une plante en pot.

Helio retroussa le nez, voulant bien croire Ana mais ayant un peu trop peur de faire le seul ingrédient qui passait pas et de se retrouver avec un Ana qui trie dans son assiette. Ses parents le faisaient souvent – leurs goûts changeaient à chaque fois qu’ils revenaient ???? - et à chaque fois il se demandait si risquer la prison pour homicide valait le coup. Puis même, ce serait nul d’inviter quelqu’un pour ne pas qu’il mange un truc qu’il aime. Le blond se laissa demander si il était toujours aussi aimable ou, si c’était juste le fait de parler librement avec quelqu’un qui lui faisait plaisir. Sûrement un peu des deux. Il n’avait pas l’occasion de parler légèrement, il n’était pas assez proche des gens le reste du temps. C’était pas désagréable, après.

« Jolie baraque ouais, un peu grande pour quelqu’un souvent seul ici. Trop de trucs à dépoussiérer. »

Mais en vrai, il se plaignait pour se plaindre et parce que c’était dans sa nature d’être ronchon, il n’avait rien à reprocher réellement à cette maison. Après avoir ouvert la porte d’entrée, il ôta ses chaussures d’un geste habitué, et pénétra dans l’appartement. Après quelques pas, il remarqua que Ana était resté derrière, l’air gêné. Après avoir entendu ce qu’il avait à dire, Helio le regarda trop mal, comme s’il venait de dire que (a+b)² ça faisait a² + b².

« Mon chat. »

Il se retourna poser ses courses, continuant après.

« Mon chat est le seul que tu peux potentiellement déranger. Mes parents ne sont pas là comme je te l’ai dis – et même, je pense que tu ne les dérangerait pas – et si tu penses encore que tu me déranges moi, je vais commencer à te demander combien de coups tu as eu sur la tête. C’est moi qui t’ai proposé de venir. Allez rentre au lieu de te dandiner sur tes deux pieds, je te pensais plus intelligent que ça. »

Le ton de Helio semblait 100 % done, mais en vrai on pouvait sentir un peu d’amusement dans le creux de sa gorge. Il alla dans la salle de bain la plus proche, sortit la trousse de premiers soins en un clin d’oeil.

« Je te laisse t’installer sur le canapé, le salon est droit devant toi. Je m’occupe de ta coupure et je te brancherai la playstation si tu veux, pendant que j’irais préparer le repas. La cuisine est juste derrière le salon et elle est ouverte, donc je resterai juste là. »

Il ne savait pas pourquoi il précisait qu’il restait là. Il se posa la question et trouva ça grave awkward. Alors il tenta de changer de sujet comme il put.

« Tu sais comment marche un jeu vidéo, au moins ? »

Cette fois ci, il avait un sourire taquin. Qui voulait sûrement dire « trop hâte de te défoncer sur le jeu que tu voudras, de toute façon je suis meilleur que toi. »