You're caught below, beneath your own shadow [NewtMas]

NEWT & THOMAS

You're caught below, beneath your own shadow

Encore un peu trop perdu pour se laisser penser à autre chose qu’à sa situation actuelle. Encore un peu trop confus pour tenter autre chose qu’à rassembler ses souvenirs, encore et toujours, alors qu’il le savait pertinemment, que ça n’avait aucun sens d’essayer autant. Suant de la même manière que lors d’un réveil d’une trop mauvaise nuit, il avait l’impression que la sienne avait duré bien plus de temps que convenu. Peut-être qu’elle durait encore, qui sait, il avait beau regarder autour, rien ne lui semblait assez réaliste. Mais au bout de deux jours déjà, il était peut-être temps de s’y faire.

Les bras de Morphée lui firent encore une fois tristement refusés par un inconscient qui les fuyaient indéfiniment. Il s’est tourné, une, deux, trois fois. Il a fermé les yeux, les a rouvert, les a laissé ouvert. A fini par se lever. Se redressant finalement dans un soupir, trop fatigué pour réfléchir, mais trop pensif pour s’endormir. Pourtant, l’épuisement se faisait sentir jusque dans sa moelle, et il ne savait qu’à peine tenir debout. Pourtant, c’est ce qu’il fit. Peut-être que marcher l’aidera à dormir, foutaises, il le savait, mais rester au même endroit n’avait jamais été son genre. C’était stupide peut-être, mais qu’importe, un pas fatigué qui s’espérait silencieux plissait l’herbe du Bloc, a une heure où l’obscurité et les portes fermées du Labyrinthe renforçaient encore plus cette idée d’enfermement pourtant présente au possible. Il s’est avancé vers les murs, encore une fois. Il les as longuement observés, et écouté, comme si dans le son de la pierre mouvante il pourrait déceler un quelconque indice sur le chemin de sortie. Un peu trop concentré, ou fatigué – ou les deux à la fois – il ne remarqua même pas une présence s’approchant, pourtant marqué par le bruit discret devenu trop audible de l’herbe se pliant sous des pas.

You're caught below, beneath your own shadow

Thomas & Newt

Il n'aimait pas la nuit. La nuit ça faisait toujours remonter des pensées qu'il ne voulait pas entendre, la nuit il ne pouvait pas s'empêcher de réfléchir, penser à leur situation, situation désespérée à laquelle il n'arrivait pas trouver de solution, dont il ne voyait pas le bout. La nuit n'était qu'une représentation de toute ses peurs, parce qu'il était seul, seul avec sa conscience. Alors encore une fois, il ne dormait pas, il ne dormait jamais beaucoup. Parce que ses rêves étaient peuplés de cauchemars.
Le jour s'était beaucoup plus simple, il s'occupait, il prenait les choses en main, il ne pensait à rien, mais la nuit c'était différent, la nuit il ne pouvait que prendre conscience que tout ça ne les menait à rien. Il avait beau paraître fort -mentalement hein, c'est pas avec son corps aussi fin qu'une brindille qu'il va paraître fort-, être sur de lui, fiable, au fond il n'était que comme les autres, dépassé par les événements, même deux ans après, peut être même encore plus maintenant. Mais tout ça il ne pouvait pas le montrer, parce qu'il avait une responsabilité, parce qu'on comptait sur lui, alors il prenait sur lui et affichait toujours son sourire mi moqueur, mi arrogant avec un regard qui ne pouvait qu'inspirer la confiance.

Il marchait loin du camp, traînant sa jambe droite, qui ne s'était jamais remis de sa folie d'un moment. C'était son rituel, marcher, pour ne penser à rien, du moins tenter, alors que tout le monde dormait, marcher pour s'épuiser un peu plus, et peut être réussir à tomber dans un sommeil sans rêve.
La situation actuelle avait pris un nouveau tournant, puisqu'un bleu venait de débarquer, ils allaient devoir se réorganiser. Il soupira. Il allait devoir s'occuper de ça aussi. Il releva la tête, entendant des craquements dans l'herbe, le prévenant qu'il n'était pas seul. Tiens en parlant -pensant plutôt- du loup. « Tu ne dors pas encore le bleu? » Il espérait bien l'avoir surpris. « Tu devrais y aller, tu dois être fatigué avec tout ce qui t'arrive. » Légèrement vicieux mais prévenant.  

NEWT & THOMAS

You're caught below, beneath your own shadow

Un peu trop sonné sûrement, ou pas encore assez habitué à être sur ses gardes. Pourtant, il l’était, habituellement. Pas encore habitué au Bloc, à cette ambiance là, aux Blocards, et au Labyrinthe. Un fond de stress peut-être, qui partait un peu plus chaque heure qu’il passait entre ces murs – seulement, des heures, il devait en avoir passé une cinquantaine au plus. Sauf exceptions, ce n’était pourtant pas particulièrement hostile. L’enfermement, certes. La perte de mémoire, aussi. Ils étaient pourtant plus ou moins en sécurité, s’ils respectaient les règles. Ou en tout cas, ils en avaient l’air. Peut-être que lui aussi finira par s’habituer à cet endroit. Sûrement pas, en réalité. Certainement pas, d’ailleurs.

Il était trop plongé dans ses pensées pour ne pas sursauter légèrement en entendant une voix derrière lui. Se retournant brusquement, soulagé de voir quelqu’un de plutôt familier – tout était relatif, ici, malheureusement, il n’y avait pas dans sa mémoire assez de personnes pour penser autrement – comme si ça pouvait être quelqu’un d’autre. « Tu devrais y aller, tu dois être fatigué avec tout ce qui t'arrive. » L’épuisement était réel, se voyant sûrement sur son corps entier, alors que lui le ressentait dans chacune de ses cellules. Il n’avait presque pas fermé l’oeil depuis son arrivée ici, en réalité. « J’y arrive pas. » Il répondit simplement, laissant un silence s’installer un temps, temps qu’utilisa son regard pour regarder un peu ailleurs, encore une fois les murs, et leur hauteur. « Et toi, tu ne dors pas ? » Il ne savait pas s’il posait la question pour éviter un trop grand silence ou s’il était vraiment curieux. Il réfléchissait pas assez avant de parler pour se poser la question.

You're caught below, beneath your own shadow

Thomas & Newt

Newt au fond il était comme les autres. Aussi perdu, aussi effrayé, désemparé que les autres, mais on lui avait donné une responsabilité, une responsabilité qu'il avait accepté, de son plein gré, se disant que ça l'aiderait, le ferait penser à autre chose, autre chose qu'à leur situation, qu'à ce vide qui trouait sa poitrine dont il ne connaissait même pas la raison, parce qu'après tout il ne se rappelait pas, de rien, comme les autres, mais ce vide était quand même là. Il n'avait jamais regretté d'avoir pris cette responsabilité, il aidait Alby comme il le pouvait, il se montrait fort comme il le devait. Mais vous savez parfois c'était juste trop, lui aussi n'en pouvait plus, lui aussi en avait marre, était fatigué, épuisé de voir les gens mourir, et de ne rien pouvoir y faire, marre de ce vide qui lui faisait mal, mal à en mourir. Mourir oui. Mourir il avait essayé...

Vous voyez, la nuit n'était vraiment pas une bonne chose pour lui, ça ne faisait que lui rappeler des mauvais souvenirs, des pensées noires, des choses qu'il voulait oublier. Il n'aimait vraiment pas la nuit, encore moins quand il était seul, quand il pouvait réfléchir. C'était ça il avait besoin de compagnie, de quelqu'un qui pourrait lui changer les idées, mais qui pourrait être bien réveillé à cette heure de la nuit à part lui ? L'insomniaque de service.

Et pourtant il n'était pas le seul réveillé, il pouvait voir une silhouette un peu plus loin, et au fond sans vouloir se l'avouer il était content de la voir cette personne, de savoir qu'il ne serait pas seul ce soir. Il s'approcha d'elle, qui se trouvait être le nouvel arrivant, qui sûrement ne devait pas dormir à cause du stress de beaucoup de choses, l'environnement, l’amnésie, les inconnus, un surplus d'information. Il l'interpella, cherchant à engager la conversation, lui disant qu'il devrait aller dormir, alors qu'il en pensait tout le contraire, ne voulant pas être seul encore une fois. Il sourit légèrement à sa question, parce qu'il aurait pu le laisser là et retourner au camp, le laissant seul, avec ses pensées et le silence de la nuit, mais non il avait décidé de décider de continuer la conversation et il lui en était reconnaissant. Il se laissa tomber sur le sol, s'asseyant part terre. « Je n'y arrive pas non plus. » Il n'y arrivait presque jamais. Il tapota l'herbe à côté de lui pour l'inviter à s'asseoir à son tour. « Tu t'habitues à ici ? » Même si ça ne faisait que deux jours qu'il était là, il posait tout de même la question, cherchant à savoir ce qu'il ressentait sur cet endroit, sur sa présence ici.

NEWT & THOMAS

You're caught below, beneath your own shadow

Son esprit cherchait encore. Quoi donc ? Bonne question. Une solution. Une sortie. Un indice seulement, au moins. Comme si cela pouvait être trouvé rien que dans son esprit. Qu’il suffisait de reconstruire les idées mises en pièces, de rééditer sa mémoire peut-être, de mettre un peu d’ordre dans ce capharnaüm. Si seulement c’était simplement ça. Si seulement c’était aussi aisé. C’était loin de l’être. Trop de choses tournaient dans son esprit qu’il sentait paradoxalement si vide. Et le manque de sommeil rendait sa tête douloureusement agitée. Il devrait arrêter de penser. C’était difficile. C’était impossible.

Il ne pensait qu’aux murs devant lui, à ce qu’ils pouvaient cacher – la règle qu’il aimerait peut-être briser. Ca le tenait éveillé là quand tout son corps criait au repos. Au moins, il n’était pas laissé seul à ses réflexions qui de toute façon tournaient en rond. Il n’était pas le seul à marcher en pleine nuit, au lieu de reprendre du repos. Il le suit du regard alors qu’il s’asseyait, pour finalement prendre la même position quand il le lui suggéra. « Tu t'habitues à ici ? » Il quitta le mur du regard pour poser ses yeux sur celui qui avait prononcé un mot qui lui semblait singulier, l’espace d’une ou deux secondes, avant de retourner à son éternelle contemplation de la pierre si haute qui se dressait devant eux. « Non. » C’était sincère. Il n’y avait pas d’autres mots. « Est-ce qu’on peut s’y habituer réellement ? » Parce que ça lui semblait impossible. Même si tout avait l’air paisible. Il avait du mal à supporter cette idée d’enfermement, cette amnésie, et, tout le reste. Même si ça faisait que deux jours, il n’avait pas l’impression qu’il allait pouvoir s’y faire.

You're caught below, beneath your own shadow

Thomas & Newt

Il aurait pu passer son chemin, ou tout simplement l'envoyer se coucher quand il l'avait vu, mais il ne l'avait pas fait, il ne l'avait pas fait alors qu'il aurait sans doute du, pour qu'il puisse se reposer, et récupérer, qu'il se remette de ses émotions de ces derniers jours, et il avait besoin de sommeil pour ça. Mais il ne l'avait pas fait, pour lui même, parce que pour une fois, il avait pensé de manière égoïste, il avait laissé son envie de ne pas être seul le submerger avant de penser au nouveau qui se trouvait à présent à ses côtés, à Thomas. Thomas oui, il se rappelait encore la manière dont il avait crié son nom, tellement heureux de pouvoir s'en rappeler, de se rappeler enfin de quelque chose, et de pouvoir mettre un nom sur sa personne. Ce souvenir encore frais dans sa mémoire lui arracha un sourire furtif.

Il ne s'étonna pas vraiment de sa réponse à sa question. Elle était même plutôt évidente. Il soupira. « Non on ne s'y habitue pas, même après mes deux ans ici je ne m'y habitue pas, on se fait juste une raison. » Est ce qu'il avait perdu espoir ? Sans doute oui, depuis le moment ou il avait pensé à en finir, ou il s'était tenu sur ce mur, ou il s'était élancé dans le vide. Il ferma douloureusement les yeux, frottant inconsciemment sa jambe droite, tentant de chasser cet autre souvenir qui lui, lui donnait la nausée. Il aurait pouvoir aimer lui dire qu'ils allaient s'en sortir, qu'ils allaient finir par trouver un moyen de partir d'ici. Mais à quoi bon mentir, à quoi bon tenir des propos en lesquels il ne croyait même pas. « Tu devras te faire une raison toi aussi. » Parce qu'ils finiront tous par crever ici un jour. Oubliés et seuls entre ces murs. Et si tout c'était bien passé, ça aurait déjà du être le cas pour lui. Il soupira de nouveau. « Et tu ne devrais pas trop te prendre la tête en essayant de chercher un moyen de sortir d'ici. » C'était impossible, pas vivant en tout cas.

NEWT & THOMAS

You're caught below, beneath your own shadow

Il s’en doutait un peu. Qu’on ne pouvait s’y faire. Qui accepterait, en même temps. Qui accepterait d’arriver ici, de ne se souvenir de rien, de devoir tout refaire, dans une cage, une cage verte, et à ciel ouvert, mais dont les murs en pierre ne laissaient même pas entrevoir le monde extérieur. Une cage où toutes les questions restent sans réponses, où la survie tient sur quelques règles, inviolables. Ca ne lui convenait pas, certes, mais ça ne convenait sûrement à personne ici. Peut-être qu’il devrait arrêter de continuer à regarder ces murs un peu trop souvent. A écouter le son de la pierre qui bouge, à se demander quel genre de mécanisme pouvait faire bouger si simplement quelque chose pareil. Mais qu’importe, il n’y arrivait pas. Il devait y avoir un moyen de sortir, il le y croyait dur comme faire, non, il le savait, c’est tout.

Et sur ce point là, il ne pouvait être d’accord avec lui. Il le regarda. Au bout de deux ans, déjà, deux ans et rien ? C’est vrai qu’il y avait de quoi perdre espoir. Peut-être. Sûrement. Mais il ne le voyait pas ainsi. « Hm... » Y arriverait-il, à s’y faire une raison ? Finira-t-il par lui aussi dormir paisiblement dans son hamac ? Par arrêter de s’approcher un peu trop de l’entrée du labyrinthe, regardant cette ligne, à désirer la franchir ? Ca lui semblait inimaginable, maintenant. « Peut-être. Mais je persiste à croire qu’il y a...quelque chose. On ne peut pas rester ici indéfiniment. » Il refusait juste. D'autres avaient du dire ça avant lui, mais il voulait savoir pourquoi. Pourquoi et qui les avait envoyé ici. Quel genre de choses on attendait d’eux. Ou peut-être qu’on les avait envoyé là pour les punir ? Ah, ces réflexions qui ne menaient à rien. Encore et encore ; cette fois ci, ça lui a fait sincèrement mal à la tête. Il réprima à moitié une grimace, sa main venait se poser entre sa tempe et son front.

You're caught below, beneath your own shadow

Thomas & Newt

Vous savez quand on était là depuis plus de deux ans, on commençait à perdre espoir, à penser différemment et à faire des conneries, des. putains. de. conneries. Newt avait eu le temps de passer par tout les états, l'espoir, le désespoir, et il en était arrivé au pire, celui dans lequel on voulait en finir et dont on avait du mal à en sortir. Mais on l'avait sorti, on l'avait soigné, on l'avait sauvé, remis sur pied et celui qui l'avait sauvé avait gardé silence, il l'avait soutenu, et jamais il ne le remerciera assez. Il lui était reconnaissant de l'avoir sauvé de son inconscience, ce qu'il avait fait été inadmissible, parce qu'il n'avait pas le droit de les abandonner, il n'avait pas le droit de partir seul. Alors il avait laissé ses pensées noires d'un côté, bien qu'elles revenaient sans cesse le hanter, surtout la nuit, surtout quand il se retrouvait seul.

Il soupira en entendant la réponse de Thomas. Il comprenait. Il ne pouvait que comprendre. Lui aussi pensait ça au début, comme il pensait qu'ils allaient finir par retrouver sa mémoire, et voilà tout ça ou l'avait mené. L'espoir l'avait amené au désespoir. Il ne voulait pas que Thomas devienne comme lui. Oui c'était ça, il voulait le préserver, comme il voulait préserver chaque membres du bloc. Il soupira encore. Mais il avait l'air d'une vraie tête de mule. « Tu es têtu hm. » Mais encore une fois, il pouvait comprendre.

Il remarqua immédiatement la grimace qu'il réprima et fronça les sourcils soucieux. « Tu devrais vraiment aller te reposer, tu n'as pas l'air bien du tout. » D'habitude il aurait été sarcastique, il lui aurait dis qu'ils avaient besoin de lui demain pour faire les tâches qu'ils devaient tous accomplir alors il devait être en forme. Mais il n'en avait pas la force ce soir. Lui aussi était épuisé. « Tu sais... Je hais cet endroit Tommy. On le hait tous. »

NEWT & THOMAS

You're caught below, beneath your own shadow

Il était peut-être têtu. Peut-être un peu stupide. Un peu trop plein d’espoir. Après trois ans sans rien, c’était pourtant logique d’arrêter de chercher un miracle. Il était sûrement comme tout le monde ici, il ne trouvera rien, même s’il l’espérait, même s’il passait ses nuits à réfléchir, même s’il passait chaque seconde à chercher dans son esprit, c’était peut-être vain, c’était sûrement vain. Mais il n’était pas du genre à s’avouer vaincu, pas comme ça, pas aussi facilement. Il était persuadé qu’il y avait quelque chose, quelque chose qui a du échapper, ou quelque chose qui arrivera. Ce n’était pas possible, ils ne pouvaient rester ici l’éternité. C’était tout simplement impossible. Il était sûrement têtu, comme il le disait. Il était certainement idiot. Mais que voulez vous.

« Je devrais. » Il ne savait pas s’il en était capable. Il y avait sûrement déjà plus de chances après cette courte conversation. Conversation simple, peu originale peut-être. Mais c’était déjà quelque chose, de parler tranquillement avec lui. Il se sentait déjà plus tranquille. Un peu apaisé. C’était comme ça. Peut-être qu’il y arriverait, du coup. Mais il n’était pas si mal, ici, en réalité. Il n’avait plus tellement envie de se relever. Ses jambes étaient fatiguées, aussi. Il leva légèrement les sourcils au surnom qui lui a été donné, surpris du diminutif qui lui a été soudainement donné. Il aurait pu en sourire, vite fait, un rictus, mais les mots autour ne lui en donnaient pas plus l’envie que ça. Il ne savait que répondre. Il était là depuis deux jours et se sentait déjà oppressé comme jamais, il n’osait pas imaginer ce que ressentaient ceux qui étaient là depuis deux ans, ou plus. « Tu t’es fait une raison, toi ? » Il avait l’impression que ce n’était pas le cas. Il était loin de savoir deviner le sous-texte des paroles, cette fois ci, il avait l’impression d’entendre quelque chose dans sa voix. Peut-être parce qu’il l’écoutait trop attentivement.

You're caught below, beneath your own shadow

Thomas & Newt

Sans doute que cette conversation ne mènerait nul part. On avait le point de vu de celui qui était là depuis plus de deux ans et de celui qui était là à peine depuis deux jours. Il y avait comment dire, un certain décalage. Newt ne pouvait pas lui en vouloir d'être aussi optimiste. Il était comme ça au début aussi, puis bien des choses s'étaient passées par la suite, il y avait eu bien des arrivées et surtout des morts... Et il y avait failli avoir la sienne aussi. Au fil du temps, il avait commencé à perdre espoir. Peut être qu'il aurait du continuer d'y croire, sans qu'il aurait du oui. Mais quand on était au bout de rouleau, c'était de plus en plus difficile et il n'avait sans doute pas essayé assez fort de garder espoir.

« Peut être, je ne sais pas, au fond je pense que non. » Oui, peut être que l'espoir n'était pas totalement mort, il y avait toujours cette petite lueur au fond de sa poitrine qui ne cherchait qu'à retrouver son éclat. En fait, depuis qu'il avait croisé les yeux de Thomas dans la boîte, cet éclat s'était ravivé, parce qu'il y avait quelque chose dans son regard, un truc en plus qu'eux n'avaient pas et qui peut être les sortirait de là. Mais tout ça n'était peut être que les faux espoirs d'un mec désespéré qui trouverait n'importe quoi pour croire qu'ils allaient enfin sortir d'ici... Mais ce n'était pas le genre de Newt, loin de là, il y avait vraiment quelque chose dans son regard, dans son attitude, sa tête toujours tourné vers les murs comme à la recherche d'une solution. Il avait de réfléchir d'une manière différente, d'une manière qui pourrait peut être les faire avancer. Il soupira. Il devrait arrêter de se retourner l'esprit avec ça. Il le savait pourtant que ça ne servait à rien et que ce n'était pas un petit nouveau qui allait tout changer et pourtant... « Tu me redonnerais presque envie d'y croire. »

NEWT & THOMAS

You're caught below, beneath your own shadow

Se faire une raison, ça semblait être accepter l’idée qu’on mourra tous ici. Se faire une raison c’était visiblement accepter l’inexistence d’une sortie, c’était abandonner sa recherche, ou en tout cas, l’abandonner sur le plan moral. C’était laisser sans réponses pour toujours des questions qui pourtant torturaient tellement. Il ne pouvait blâmer ceux qui finissaient par se laisser avoir par le temps, par les jours qui passent sans que rien de nouveau ne se trouve. Mais il n’y arrivait pas, lui, à s’imaginer ne serait-ce une seconde qu’ils resteraient plongés dans tant de mystères. Il ne l’acceptait pas non plus. C’était une idée fixe et il savait qu’elle ne partirait pas. C’était comme ça, il le voyait au fond de lui, qu’il ne pouvait pas baisser les bras. Il n’y arrivait pas. Mais ces idées, ça lui trottait trop dans la tête. Ca lui en faisait mal. Mais ça allait mieux, tant qu’il n’y pensait pas trop. Il se laissait juste porter par ses paroles, et ça allait. Elle était plutôt agréable, sa voix.

« Moi ? Pourquoi, on ne dit pas tous la même chose ? » Il sourit discrètement, regardant de nouveau celui à ses côtés. Il était plutôt heureux de l’entendre dire ça. Il avait envie de se battre contre les murs, mais s’imaginait plutôt mal leur faire face seul. Quelqu’un qui n’arrivait pas à se détendre sans parler avait peu de chance de vaincre sans personne. Il se sentit vaciller. Ses paupières mi-closes, même assit, il perdait l’équilibre, de sa tête d’abord, qui, ne pouvant aller plus loin que le rocher derrière, pencha trop d’un côté. Celui de la personne à côté. Elle était plutôt agréable, sa voix. Elle agissait comme une berceuse, comme une caresse. Un réconfort dans un monde trop dur. Un soutien dans une solitude morale. Une lueur dans l’obscurité.

You're caught below, beneath your own shadow

Thomas & Newt

Garder espoir hein. Il pourrait. Avec Thomas, il pourrait peut être oui. Du moins le retrouver. Il pourrait oui, le suivre dans sa folie de garder ce putain d'espoir. Qu'est ce qu'il était en train de lui faire le petit nouveau là ? Il était en train de lui retourner le cerveau avec une facilité déconcertante. Mais il lui faisait confiance quelque part, en fait, il avait envie de lui croire, il en avait sans doute besoin, pour continuer de survivre, pour ne pas refaire une bêtise qui pourrait bien mal tourner.  Mais il avait peur aussi, peur d'être déçu, de se rendre compte que tout ça était stupide et vain, encore une fois et de revenir au point de départ, vous savez ce point, le point ou il voulait m – La tête de Thomas s'échouant sur son épaule le sortit de ses pensées sordide. Et il se rendit compte qu'il ne lui avait même pas répondu. Il le regarda du coin de l’œil, paisiblement endormi sur son épaule. Et il sourit doucement. Il n'avait aucune gêne celui là dis donc. Mais il ne le réveillerait pas, parce qu'au fond ça ne le dérangeait pas, au contraire, il était soulagé, au moins il était sur qu'il aurait dormi un peu. Il tourna les yeux vers le ciel, par contre lui, ce n'était pas qui allé dormir cette nuit encore.